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De la Mazurka Polonaise...
a la Mazurka Créole.

Vers 1890 et jusqu'à l'éruption de la montagne pelée, la vie musicale de Saint-Pierre est à son plus haut niveau. Les officiers de l'armée française et leurs épouses, les officiers de marine, les commandants de bord de bateaux ancrés dans la rade, des personnalités de toutes sortes, les blancs créoles des différents cercles dansent beaucoup. Leur danse préférée est de loin la Mazurka polonaise. Les différentes figures qui la composent ne manquent pas d'élégance. Bien entendu, cette danse intéresse beaucoup les Pierrotains qui ne se lassent pas de cette chorégraphie. Ils s'y adonnent corps et âme. Au fil du temps, ils y parviennent à la perfection. Toutefois, musiciens et danseurs estiment que bien que la mazurka soit belle dans toutes ses figures, elle manque un peu de " couleur nègre ". A force de recherche, ils finissent par trouver le rythme de ce qui sera désormais " La Mazurka Créole "
Je vous livre ici quelques commentaires du très connu Victor Nazaire CORIDUN, de Paul BOYE publiciste conférencier et SALAVINA musicien et écrivain.
En se referant au recueil de 45 chansons créoles recueillis de 1920 à 1925, par Victor CORIDUN sous le titre (Folklore martiniquais) le carnaval de Saint-Pierre ; l'on s'aperçoit qu'a la page 92 ; il transcrit comme mazurka créole : YAYA puis Grand T'Aumobile - Soigné-i ba moin - Cœur Moins Ka Fait Moin Mal - La Comète Dit Nous etc.….
Voilà deux citations bien claires.

- 1 - De Victor CORIDUN au sujet de " Cœur Moin Ka Fait Moin Mal " cette mazurka a été inspirée de l'opéra : " La Favorite " ; le chef-d'œuvre, encore au répertoire de DONIZETTI.

- 2 - De Paul BOYE, publiciste conférencier sous le titre : le carnaval et la chanson créole ; (paru dans le n° 854 du journal " La Paix " en date du 8 février 1922 : " qu'est-ce qui a donc contribué davantage a développer le goût de la musique dans le peuple ! Sinon le théâtre. Dans la saison théâtrale, on marchait, on vivait au milieu du fredonnement perpétuel des airs gais de l'opérette ou des airs plus sévères de l'opéra.

De là, cette notion juste des partitions que gagnait progressivement l'esprit et que les auteurs de la chanson créole transmettaient dans leur composition avec tout le sel exotique.

P.S. " Cœur moin ka fait moin mal "

Publiée dans le " premier recueil de douze chansons créoles " par Victor CORIDUN en 1921.

" La comète dit nous " musique de Saint-Arles

" Quel type ! .. Un vrai bohème, celui-la. Nul n'a jamais su de quoi, ni comment vivait Saint-Arles. Sa muse sans gîte errait partout, a l'instar de celle du trouvère antique ". A toutes les fêtes quasi populaires, le barde créole émergeait d'on ne sait où, avec sous le bras son violon ou sa guitare. Et, il improvisait ou il chantait, en s'accompagnant des poésies de sa façon. On applaudissait… on invitait l'artiste à boire, à manger. Et c'était tout. La plus part de ces hymnes, chansons de bon aloi, se perdaient ainsi noyées dans l'oubli et l'indifférence populaire.

" Ah ! Comme je regrette de n'avoir pas pieusement recueilli les perles musicales tombant des lèvres du Béranger martiniquais ! "

" Gueux comme job, Saint-Arles traînait sa musique en redingote râpée dans tous les caboulots de la ville. Il semait ainsi à pleines mains, des trésors pour quelques punchs vite engloutis. La chanson de la comète est de lui.. "
SALAVINA.
(Aude BAGOE)