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L'EVOLUTION DE LA BIGUINE
(de la Calinda au Zouk)

C'est à l'époque de la vie culturelle de SAINT-PIERRE que la CALINDA connaît son apogée et devint la BIGUINE.

Exprimé dans son sens le plus académique, elle subit toutes les influences. Les instruments qui la mettent en valeur sont ! la Clarinette - le Trombone ou Cornet à Piston - le Banjo et le Violoncelle. Ceux qui la font apprécier ne sont autres que :

Alphonse POULOUTE - les frères CERAN - CERIQUE - MASSI - ISAMBERT (alias sepen meg) - Léon NAUDA - FIRMELE - MASSENA - Ludger et Antoine LIBON - BONIFACE - Homère MONDA - OCTAVE - FAUTELEAU - ENTEME (alias débranché) - TERAMENE - les frères EDRAGAS et bien entendu Léon APANON (alias Ti Laza) et de nombreux autres…

Après l'éruption de la montagne pelée, les musiciens Martiniquais portent le deuil des victimes durant quatre ans. En 1906, Léon APANON fait redémarrer le carnaval à Fort-de-France. Dans son orchestre apparaissent deux nouveaux instruments :
le Violon, et le chacha qui n'est autre qu'un cylindre en fer blanc ayant de la grenaille a l'intérieur. Cet instrument d'accompagnement précède l'arrivée de la batterie appelée " Jazz " à cette époque, cette nomination est due à la musique du même nom qui fait son apparition. Ce nouveau rythme modifie un peu l'expression de la Biguine. Puis dans les années trente, elle est malmenée par les musiciens Antillos-Guyanais qui côtoient en France les musiciens Américains. Sylvio SIOBUD - Robert MAVOUNZY - Albert LIRVAT - Claude MARTIAL - Abel BEAUREGARD et autres sont de ceux-la.
Vers la fin des années quarante, avec la venue du trompettiste américain DIZZI DILLESPIE, Al LIRVAT se laisse influencé par son style " be-bop " et cela devient pour Al la " Biguine Wabap " ! c'est a dire une modification fondamentale du traitement de la biguine.
Celle-ci repose sur l'harmonie consonante et la monorythmie.
La Biguine Wabap utilise l'harmonie dissonante et la polyrythmie.
Puis le Kalangué, deux rythmes différents dans une mesure simple à quatre temps.
La Béka à cinq temps (2 temps de biguine + 3 temps de mazurka) et la Béka à 7 temps (4 temps de kalangué + 3 temps de mazurka) cela ce décomposait comme le tableau suivant :
1930
Biguine traditionnelle
1950
Biguine Wabap
1969
Kalangué
1 mesure simple
Harmonie consonante - Monorythmie
Wacha - Boula
1 mesure simple
Harmonie dissonante - Polyrythmie
Wabacha - Boulabap
Pédale Charleston - Orchestration
2 mesures simples à 2/2 (1 after beat + 1 biguine)
1980
1983
Biguine - Ka (BK = Béka)
1985
1 mesure à 4/4 mesure composée
a) Béka à 7/4 (1 kalangué à 4/4 + 1 mazurka à ¾)
b) B) Béka à 6/4 (1 kalangué à 4/4 + 1 mazurka à 2/4)
c) Béka à 5/4 (1 biguine à 2/4 + 1 mazurka à ¾)
Et au début des années quatre vingt l'apparition du zouk réduit la biguine à sa plus simple expression. Complètement appauvrie, elle se joue sur quatre mesures et deux accords qui restent les mêmes quelque soit celui qui la crée. Quant aux textes, ils sont des plus dérisoires. Ils dévoilent la grande faiblesse de nos " hommes - femelles " actuels. Matchos dans leur comportement mais pleurnicheurs des qu'une femme leur signifie leur séparation. Ceux-ci se croient obligés de rappeler aux femmes tous les heureux instants qu'ils ont vécus ensemble !.. Quelle tristesse et quelle pauvreté artistique !.. Quant à la danse qu'implique le zouk, elle n'est autre que l'accouplement vautré de gens stationnant sur une surface très réduite. Que celui-ci soit " béton " ou " love " dans les deux sens il s'avère négatif. Dans la formule " béton " l'on retrouve " bête " = ridicule. Et dans " love " je n'ai pas de lit et j'en profite ou que je sois. Une danse dans sa définition ne peut être basée sur le bruit. La structure même du zouk consiste à faire le plus de bruit possible, La basse écrasant les autres instruments ainsi que le chant, a tel point que les chanteurs deviennent animateurs et demandent à ceux qu'ils manipulent de faire des acrobaties de toutes sortes de façon à masquer la mauvaise qualité de leur " fabulation " musicale. Et pour en finir ; convaincus qu'il n'ont rien donné d'appréciable, ils réclament avec insistance, des applaudissements (baille an ti lan-main). Pauvre jeunesse ! quelle décadence !!!.

Depuis l'époque de SAINT-PIERRE et jusqu'aux années soixante, il y avait des bals devenus des classiques tels Le bal de :
La Croix Rouge - L'astoria (Sainte-Esprit) - (u) Club Péléen (Morne-Rouge) - Coca-Cola (Saint-Pierre) - La Douane Et Des Finances - La Préfecture - (s) différents clubs sportifs et de nombreux autres. Pour la jeunesse, en dehors des surprise-partie qui avaient lieu dans les familles, entre autres, chez : VINCESLAS - ZOZOR - REGNA - RASO - ADENET - LOUVET etc..
Il y avait le bal Des Sciences Expérimentale - De La Philo - Des Mathématiques Elémentaires - De L'enseignement Technique etc.

Les danses y étaient nombreuses et diverses. Cela allait du Tango A La Valse Musette - Paso-Doble - Java - Boléro - Rumba - Mambo - Guaracha - Cha-Cha-Cha - Son plaina - Samba - Calypso - Bossa-nova - One-Step - Fox Trot - Be-bop - Valse Créole - Valse Lente - Valse Passillo - Mazurka Créole - Biguine - Conga - Slow - Marche - Twist - Bayon - Boston - Boogie-Woogie - Mérengue - Biguine-Vidé - Farandole - Polka - Quadrille - Ragtime - Haute-Taille.
Soit une quarantaine de danses. Pour cela les soirées commençaient à vingt et une heures et finissaient en principe à cinq heures mais s'étendaient toujours jusqu'à sept heures (ce laps de temps paraissait le plus souvent trop court). Aujourd'hui elles commencent à vingt trois heures dans une lourde tristesse pour s'achever aux environs de deux heures. Voilà ou en sont les choses !.

Il faut que la jeunesse Antillo-Guyanaise sache que des musiciens Martiniquais de l'époque de Saint-Pierre se sont expatriés en Guyane, au Venezuela, à Panama, aux Etats-Unis et bien entendu en France.

LA REVUE NEGRE A EXISTE DES
1892 A PARIS



Les musiciens Haïtiens et Cubains sont les premiers a aller s'installer à Paris, ce sont eux qui ont poussé les musiciens des Antilles et de la Guyane à étudier le solfège et l'harmonie. Rappelons que ces deux îles possédaient leur conservatoire de musique.
(Aude BAGOE)