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André SALVADOR
Alias André Jacart
(Compositeur, Musicien, Comédien, Fantaisiste)

Né le 27 Octobre 1913 à Cayenne (Guyane), fils de Antonine et de Clovis Salvador, frère ainé de HENRI SALVADOR.
Le père est haut fonctionnaire des finances.
La maman élève ses enfants : une fille et deux garçons.

La musique est la passion à la maison.
Antonine pratique le piano et le chant, Clovis lui joue au violon et à la trompette.
Nommé à Paris, papa Salvador voyage avec la famille.
Inscrits à l'école primaire et secondaire les enfants se font de nouveaux copains.
Ils se donne la réplique tant dans l'instrumental que dans leurs répartis, deux fantaisistes sont nés. Ils formèrent aussi le " Trio du Négus ". Invité à se produire au " Palais Berlitz " pour un concours d'amateurs dont le premier prix était de se produire une semaine dans ce dit Palais. Non seulement ils remportent le prix, ils y restent deux semaines. Leur succès fut total.
Engagés au " Mirage ", la boite que dirige Ernest Léardée, ils font un tabac ! cela s'étend sur plusieurs semaines. Leur salaire est de dix francs par jour. Les deux frères savourent leur ascension ; bien qu'il se querellent régulièrement, ils demeurent inséparables.
Un jour que monsieur Jean Moncellini patron du " Jimmy's Bar " situé non loin du " Mirage " fait irruption dans ce bar, constate que les deux frères font un numéro qui lui plait, il demande à Léardée de lui prêter un des duettistes, l'un des deux officie dans ce bar très à la mode, fréquenté par des clients tels :
Ali Khan - Perfurio Rubirosa - Sacha Guitry - Douglas Fairbanks - Lord Mendel - les grand mannequins de l'époque - les grosses fortunes, le Compte de Paris, etc.
Le premier des frères qui termine sa prestation rejoint l'autre.
Au bout de quelques jours monsieur Moncellini propose aux duettistes un contrat appréciable. Seule le début de la guerre 1939 - 1945, mettra fin à leurs prestations.
Ensemble, ils quittent Paris pour Megève puis Nice (Place Albert 1er ), c'est d'ailleurs dans cette ville que prend fin leur collaboration. Henri est engagé par l'orchestre de Ray Ventura qui a obtenu un contrat en Amérique du sud.
André signe un contrat à " l'Hôtel Rhul " de Nice, il y fait une telle démonstration de son talent que cela attire une foule de badauds qui perturbe la circulation ; obligeant un contingent de l'armée Italienne à dévier son défilé. Dans un premier temps, cela enchante André, puis ce sont des larmes qu'il verse le poussant pour se recueillir à se rendre aux toilette.

Dans la salle se trouvent monsieur et madame Meunier (des chocolats du même nom). La famille " Grand Marnier " lui offre un carton de leur liqueur, le musicien accumule succès après succès, il prend goût à la vie qui lui est offerte sur la cote d'azur au point de s'y installer et fonder une famille. Il ne quittera Nice qu'après s'être marié, et papa d'une fillette. C'est de retour à Paris et sans avoir le temps de s'installer, il obtient un contrat pour un séjour en Afrique du Nord (Tunisie - Maroc)

Plusieurs propositions de tournage de films lui sont faites il se rend à Marseille avec Pierre Dudan - Jacqueline Cadet et Louvigny pour " la Maison du Printemps ". Ensuite il fait beaucoup de courts métrages avec Henri Verneuil : " Fantaisie pour Clarinette " - " Quand j'étais Petit Garçon " etc. Avec Jack Low : " Si ça vous chante " - " Aux confins d'une Ville " avec Jean Carmet et Zavata " la Famille Kukuro " (qu'il a jugé très mauvais).

A sa grande satisfaction, il obtient un " Contrat - Soleil " de six mois pour animer " l'Hôtel Bakoua " à la Martinique. Ce séjour demeure indélébile, succès fou !. Il honore l'invitation pour l'exposition de 1976 au Canada, il est à un tournant de sa vie, il décide d'y habiter et devient même citoyen Canadien. Au cours de ses animations, il découvre Marius Cultier, leurs " bœuf " deviennent quotidiens. Après maints petits travaux à Montréal en plus de ses animations musicales, André Jacart décide de renter en France ou il s'adonne au tir à l'arc jusqu'à en devenir champion.
Il remplace Gérard LAVINY quittant définitivement la " Canne à Sucre ", cette boite dans laquelle il eut du succès durant vingt ans. Il est abordé par une fille de couleur qui lui propose de faire une émission télévisée. Vexé que cette fille se soit permise de le tutoyer il accepte la proposition et donne son adresse, le jour convenu, l'équipe de télévision arrive à son domicile, et Jacart se met à dire et à faire n'importe quoi au grand découragement de tous.
André Jacart fut un compositeur, musicien, comédien et fantaisiste de talent, précieux collaborateur de Ernest Léardée avec qui il fit bon nombre d'enregistrements dont un gros succès avec " Chocolat à la Vanille " sur disques " Saturne " en 1951, son interprétation de " Y en Gué " est mémorable !, grand prix du disques en 1947. Tous se souviennent de son gros succès avec " Hey ! Ba Ba Re Bop " accompagné par l'orchestre de Jazz de André Ekyan. Une petite précision, son instrument n'était autre qu'une guitare alto à quatre cordes " La - Ré - Sol - Do ". Il sut attendrir ses admirateurs par l'interprétation de son œuvre " Petite Fleur Fanée ". En 1955, alors qu'il participe à l'animation de la grande " Kermesse aux Etoiles " au jardin des Tuileries, avec toute une kyrielle d'artistes Antillais, une ovation générale l'accueille, et il lui est difficile d'honorer sa prestation tant celle-ci se prolonge.

Ainsi s'est déroulée la vie de ce prestigieux André Jacart qui depuis qu'il savoure une retraite bien méritée, passe son temps à écrire des centaines de pages et de merveilleux poèmes dont celui-ci.

MON VRAI PAYS

Rejoindre mon pays, doux rêve suspendu,
Car la vie me poursuit avec tant d'exigences…
Je continue, alors, dans ce monde perdu
A jouer à la marelle sur les carrés d'offenses.
Comment, sans imbéciles, pourrais-je m'exprimer,
Sans la réalité du soleil éclatant ?
Comment, sans ce dilemme, pourrais-je encore aimer,
Me frayer un passage et avoir mon content ?

Loin, si loin de moi-même à en être si prés ;
Là, je suis surpris dans un de ces recoins
Où me guettait le doute, me louant ses attraits ;
Pour retrouver ma route, je dus refaire le point.
J'ai tiré des leçons de toutes vos mascarades,
De ces mots aigres-doux, des railleries amères…
Heureux, je reverrai, terminant la ballade,
Le plus beau des pays, le plus chaud des pays,
Le plus doux des pays,
Mon vrai pays, ma Mère.

Texte et Musique André Jacart

(Millésime by my self. 1967 December 30. all rights reserved. Propriété de l'auteur, André Jacart, 18 rue, Wurtz, Paris,13. Tous droits réservés pour tous pays, y compris the U.S.A., l'U.R.S.S., Israël et tous les ghettos incorporés.)

Agé de quatre vingt sept ans, il n'a rien perdu de son immense talent, Bravo André JACART.
André SALVADOR nous a quitté le 24 Juin 2003
(Aude BAGOE)