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PAUL CREMAS
(Alias ORPHELIEN)
(Batteur - Chansonnier - Chanteur)
Fils d'une modeste famille de Fort-de France né en 1902.
Après son passage à l'école primaire le jeune Paul souhaite voyager sur les paquebots. Il obtient un apprentissage de moussaillon. Il est passionné de musique et fredonne tous les airs à la mode. La batterie est son instrument de prédilection. Lorsqu'il fait escale à Fort-de-France, il commente tous les événements. Plus tard, il s'essaie à la chanson en ajoutant des paroles à des airs en vogue. Les chaudes biguines satiriques lui plaisent, et il se met a en composer, mais plus précisément à mettre des paroles sur les mélodies qui lui trottent dans la tête. Il les fait imprimer et les chante aux portes du marché de la rue Blènac. Perché sur un tabouret avec en main un porte-voix et de sa voix nasillarde, il ameute une foule de ménagères, de marchandes et de passantes. Il propose l'imprimé de ses chansons pour une somme modique. Sa carte de visite précise sa situation de " compositeur jazz-bander ".
En 1929, il est proposé à STELLIO par Ernest LEARDEE afin de faire partie de l'orchestre qu'ils préconisent pour se rendre à Paris. Il y tiendra le rôle de batteur et chanteur - Victor COLLAT de violoncelliste et pianiste - LEARDEE de violoniste - SAINT-HILAIRE de tromboniste et STELLIO comme chef d'orchestre et clarinettiste. C'est le 27 avril que l'ensemble embarque sur le paquebot " Pellerin de Latouche ".
Leur arrivée à Paris est minutieusement préparée par messieurs LA VIOLETTE et BLERALD. Le groupe travaille aussitôt et le succès est assuré. Ils ont une proposition d'enregistrements de la part de la maison " Odéon ". Les disques sont rapidement vendus tant en France qu'aux antilles. Cette grande rentrée d'argent occasionne la rupture de l'association.
SAINT-HILAIRE embarque pour la Martinique. LEARDEE et les autres s'accrochent au navire mais en vain ; STELLIO ne tenant nullement à partager ses royalties. Plus tard, LEARDEE claque la porte sans demander son reste, en compagnie de COLLAT et d'ORPHELIEN.
Après avoir quitté LEARDEE ; ORPHELIEN travaille avec nombre de formation. De nos jours existent encore beaucoup d'enregistrements de cette voix nasillarde. Durant la guerre 1939 - 1945 , il parvient à se faire enrôler sur un navire en partance de Bordeaux pour les Etats-Unis. De retour à la Martinique, il chantera encore un peu, mais se fera chahuter par la nouvelle génération. En proie au chagrin…, il se laissera aller plus ou moins jusqu'à son décès, dans une misère totale. Citons quelques uns de ses succès :
"LA GEORGIE NANA"
Musique André COLLAT - Parole ORPHELIEN
"CA QUI CONNAIT' TI PAULE" etc. etc.
ORPHELIEN décède en 1974 dans l'anonymat le plus profond.
(Aude BAGOE)
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