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FRUCTUEUX ALEXANDRE L'étoile de la musique crëole dit Alexandre STELLIO
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Le 16 avril 1885 à vingt heures sur le territoire de la commune des Anses d'Arlets, quartier Anse Dufour, une jeune agricultrice agée de vingt deux ans, Louise Pierre-Lucien. met au monde dans sa demeure au lieu-dit "le Flandrin" un enfant de sex masculin qu'elle prénomme Fructueux. Celle-ci déclare son deuxième fils le 18 mai de la même année à l'Etat-Civile suivant l'Acte N°56 rédigé par Victor Genty, maire des Anses d'Arlets devant deux témoins, L'identité du père n'apparaît nullement sur l'acte de naissance.
Désireuse de mieux élever ses quatre enfants ; elle décide d'aller s'installer à Saint-Pierre. C'est en 1892 que se manifeste un marin pécheur du nom de Emile Alexandre d'une cinquantaine d'années, il reconnaît Fructueux comme son fils . Après cet aveu de paternité, plus rien n'est dit de lui. Louise quitte Saint-Pierre avec ses enfants pour vivre à Fort de France, après deux années dans cette ville, elle s'expatrie en Guyane avec ses enfants (deux filles et deux garçons). Nous sommes en 1898. A cette époque, bon nombre de Martiniquais décident d'aller faire fortune en Guyane, c'est la ruée vers l'Or! Louise Pierre-Lucien et ses quatre enfants sont accueillis et installé, dans une maison appartenant aux parents de Gaston Monerville (président du sénat de 1947 à 1968), celle-ci est d'origine martiniquaise. Afin de venir en aide à la famille Fructueux et son frère Théramène quittent le domicile familial pour aller en ville faire un numéro de saltimbanques ; Il était doué d'une grande souplesse. Déjà apprenti cordonnier, Fructueux monte son échoppe dans un recoin de la maison.
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Dés qu'il en a l'occasion il joue des airs du pays sur son lieu de travail et dans son numéro de saltimbanque. Bientôt il s'essaie à la clarinette, il a pour maître le grand clarinettiste de Saint-Pierre ISAMBERT surnommé "Sepent Maigre", ce dernier fait partie des quelques pierrotains à avoir échappé à l'éruption de la Montagne Pelée ayant quitté Saint-Pierre pour aller faire fortune en Guyane tout comme Archange Saint-Hilaire - Boniface - Marbot et bien d'autres. L'élève de "Sepent Maigre" progresse rapidement au point d'être en mesure d'aller faire le "bœuf" avec les musiciens du "Ti Balcon" la boite à la mode à Cayenne.
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Le clarinettiste attitré se nomme monsieur Marbot, fonctionnaire de son état, d'une grande culture musicale classique, un autre clarinettiste complétait la formation, il s'appelle Alfred EDME dit " pays ", Isambert y faisait un passage éclair, retenu par son travail, assez rapidement, Fructueux devint l'animateur principal du " Ti Balcon ". Commence alors pour lui une période faste, tous les amoureux de musique traditionnelle viennent apprécier le talent de ce nouveau clarinettiste, cela lui vaut d'ailleurs le surnom de " STELLIO " attribué par un admirateur italien. La popularité de Stellio va grandissant, il est sollicité par un grand homme d'affaires propriétaire d'un cinéma à Cayenne.
Monsieur DIDIER demande au clarinettiste de venir dans son cinéma pour animer les films muets. Stellio satisfait les amateurs de cinéma. C'est ainsi que quelques temps après, monsieur Didier rentre à la Martinique pour acheter un cinéma baptisé " le Gaumont ", dés que les choses se précisent, il demande à Stellio de le rejoindre à Fort de France.
Nous sommes en 1919, la musique bat son plein dans la capitale, d'excellents clarinettistes font la joie des habitants. Les plus en vue se nomment : Apanon - Adidi - Chari - Elisabeth et bien sur les frères Augustine allias " les frères loulou ", tous trois clarinettistes de talent officiant au plus ancien casino du pays, " le casino des frères loulou " ou le " casino Bagoé ". Léon Apanon en est le numéro un. Doté d'une grande culture musicale et issu de l'orchestre philharmonique dont il fut directeur et chef d'orchestre, prenant la suite de son maître monsieur Daniel Danjou. Il est avec les frères Edragas de ceux qui ont évité la catastrophe de Saint-Pierre, il y a perdu ses parents et bien entendu tous leurs biens.
C'est lui qui procure à Stellio les musiciens qui devront l'accompagner pour l'animation des films muets du cinéma Gaumont : Léardée en sera le violoniste, Collat le violoncelliste. Stellio et Apanon entretiennent de bonnes relations, il leur arrive souvent de jouer ensembles.
En 1921 et en tout début d'année, Léon Apanon inaugure un nouveau casino, " le Select Tango ", bien entendu, Apanon à une très bonne clientèle. Il a animé des années durant le dancing les " Folies Bergères ", le " Select Tango " offre à sa clientèle un excellent confort, en 1922, Stellio rejoint Apanon, dés lors s'installe une grande rivalité entre eux, la rupture ne se fait pas attendre. Léon Apanon à une grande connaissance du solfège et de l'harmonie, Stellio lui ne joue que d'oreille, quelques remarques et conseils de son rival ne sont pas pour lui plaire.
Il quitte le " Select Tango " et avec l'aide de son employeur monsieur Didier il obtient un hangar que ce dernier possède à quelques mettre du fameux dancing que dirige Apanon. Ce hangar baptisé " le Quand Même " fait un peu d'ombre à l'établissement concurrent. Si Stellio est un excellent musicien, il est un bien triste gestionnaire, " le Quand Même " périclite. A la demande de Léon Apanon il revient au " Select Tango " et cette nouvelle collaboration s'étend sur plusieurs années, et ce, jusqu'au départ de Stellio pour la Métropole en avril 1929.
C'est Ernest Leardée qui décide de quitter la Martinique et suggère l'idée à son amie Stellio. Ce dernier est réticent et c'est encore Léardée qui trouve la solution en indiquant au clarinettiste la marche à suivre pour réaliser ce projet, il lui propose même la formation de leur futur orchestre, " tu tiendras la clarinette et moi le violon et nous nous ferons accompagner par Archange Saint-Hilaire au trombone, Marius Collat au violoncelle et Cremas Orphélien à la batterie et au chant.
Après quelques réunions au sein de l'éventuel orchestre, il est décidé de beaucoup travailler au prochain carnaval afin de se constituer une cagnotte pour les frais de transport et de premières semaines de survie en France, le carnaval terminé, il s'avère que l'argent récolté ne recouvrira pas les frais escomptés. Ernest Leardée propose d'emprunter une somme à son beau-frère, Archange Saint-Hilaire met sa côte par substantielle, Orphélien et Collat seront pris en compte par les trois associés. Tout étant bien mis au point, l'orchestre embarque le samedi 27 avril 1929 sur le paquebot " Pellerin de la touche ".
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Outre les péripéties du voyage, l'équipe arrive à la gare Saint-Lazare, accueillie par monsieur Blérald qui s'était chargé de tout organiser à Paris, tant au point de vue logement que pour exercer leur métier de musiciens. Tous les frais de préparations en avaient coûté aux deux organisateurs Blérald et Laviolette. |
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Il n'a suffit que d'une journée pour la première répétition et l'inauguration a eut lieu le 11 mai. Le succès fut immédiat ! L'affaire ne dura que deux mois et il fallut déménager et trouver autre chose, le bal de glacière fermait ses portes. Le motif de fermeture n'était autre que le bruit et l'animation faite autour du bal par les Antillais et dont se plaignaient les voisins. Un autre lieu fut trouvé et sa durée n'a été que de deux mois encore… au début de l'automne de cette même année 1929 " le Rocher de Cancale " un restaurant du quartier de Bercy offre sa grande salle de banquet. Tout comme cela se passait dans les lieux précédents, messieurs Blérald et Laviolette assurent la vente des billets. Le patron se chargeait quant à lui de la boisson. Au mois d'octobre un des dirigeants de la firme Odéon ayant prit contact avec Stellio le chef d'orchestre, lui propose de signer un contrat d'enregistrement.
Au jour J, Stellio - Leardée - Saint-Hilaire et Victor Collat se présente au studio, Orphélien absent est remplacé par son amie Jeanne Rosillette, six faces sont enregistrées, cinq biguines et une mazurka, la somme versée au chef d'orchestre, après déduction des frais divers engagés pour la circonstance est répartie entre les trois associés, Stellio s'attribuant le double des autres, convention datent de leur entente faite à la Martinique.
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Le contrat signé chez Odéon stipulait le versement par la firme de cinquante centimes par face enregistrée, Stellio n'en fit pas part à ses associés. Un jour Léardée rencontre un négociant martiniquais venu s'approvisionner en disques, félicite celui-ci pour le succès de la vente des huit milles exemplaires tant en France qu'aux Antilles, et, s'étant rendu chez Odéon pour se réapprovisionner s'entend dire par monsieur Goudchaux que la maison est en rupture provisoire de stock et qu'a cette cadence de vente les associés doivent être millionnaires.
Ernest Léardée fait par à Saint-Hilaire de la nouvelle qui lui est rapportée. Tous deux dans une grande colère, s'en vont trouver le chef à son domicile, Stellio écoute la requête et reconnaît les faits qui lui sont reprochés et explique que la chose s'avère normale puisqu'il est à la fois compositeur auteur et chef d'orchestre. Malgré l'insistance de ses associés, il reste sur ses positions. Saint-Hilaire rentre dans une colère au point de tenter d'en venir aux mains, Léardée calme le jeu, la rupture est consommée et quelques jours plus tard Saint-Hilaire quitte la France en direction de la Martinique. Léardée s'en retourne chez Stellio afin d'obtenir ne serait ce que une infime partie des royalties mais en vain, il arrive à convaincre Stellio de l'employer comme musicien et non plus comme associé. L'entente se fait jusqu'au prochain enregistrement au mois de décembre et un soir, a l'issue d'une violente altercation au " Rocher du Cancale ", Léardée claque la porte sans demander son compte.
Le " Stellio's Band " compte de nouveau membres : Finotte Attuly au piano, Robert Charlery au Banjo. Pour la préparation de l'exposition coloniale de 1931, Stellio engage d'autres musiciens :
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Gastont Adélaide tient le piano, Henri Boye est au banjo, Masséna au trombone, Paul Mathias à la guitare et au chacha, Marcel Lemon à la batterie, Massal Duverger |
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au violoncelle et bien entendu Stellio à la clarinette. Leona Gabriel devenant la chanteuse en titre du " Stellio's Band ". L'exposition s'étant du mois de mai 1931 à novembre de la même année. Au mois d'octobre Stellio abandonne l'animation de l'exposition pour ouvrir le " Tagada Biguine " sis au numéro 12 de la rue de l'arrivée à Montparnasse. Sam Castendet fut son remplaçant à l'exposition. Eldege Fortuné le nouvelle associé de Stellio le quitte pour ouvrir la " Cabane Bambou " le " Tagada Biguine " haut lieu du tout Paris antillais reçoit souvent la visite de madame Fernande De Virel,
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maman de Moune De Rivel, qui s'installe au piano, accompagnant la gouailleuse chanteuse Léona Gabriel. Stellio est contraint de fermer l'établissement devant l'exigence du propriétaire compte tenu du succès grandissant du cabaret et surtout à cause de l'animation nocturne créée par l'énorme rassemblement d'Antillais dans le quartier. |
L'année suivante Stellio tente une réouverture qui se solde au bout de quelques mois par un échec total. Il continue ses enregistrements, en 1935 il est de retour a " L'élan Noir " au numéro 124 du Boulevard de Montparnasse.
Dés lors s'amorce le déclin du grand clarinettiste, il souffre du cœur et refuse de se ménager.
Une exposition internationale des arts et techniques est annoncée, qui doit se dérouler durant tout l'été de 1937 au centre des colonies et dépendances d'Outre-Mer situé dans l'île des cygnes. L'orchestre de stellio est retenu ainsi que celui du violoniste guadeloupéen Roger Fanfant. Les deux pavillons sont contigus, il remportèrent tous deux un immense succès, le clarinettiste continue ses enregistrements jusqu'au mois de décembre 1938. Soixante quatre disques ont été recensés entre octobre 1929 et décembre 1938.
C'est pour honorer un engagement du pianiste martiniquais Alphonso que Stellio se rend rue de la Huchette à Paris afin d'animer un bal, qu'il est terrassé devant son public le 16 avril 1939. Transporté à l'hôpital, il meurt le 24 juillet de la même année des suites d'une embolie.
Quelques notes fâcheuses de la vie de ce grand musicien :
Stellio a signé de manière abusive bon nombre d'œuvres de compositeurs tant de l'époque de Saint-Pierre que ceux du VENEZUELA, tels Alberto Munoz et Lionel Balasco. Il perdit tous les procès intentés contre lui. La soit disant biguine " Sepent Maigre " à connu un succès immense. Cependant, la rumeur a persisté à considérer qu’il a pu lui arriver
de s’attribuer la paternité d’œuvres composées par d’autres auteurs. Certains attribuent l’air de Sèpan
mèg’ à Scott Joplin (1868-1917) le plus célèbre des auteurs de ragtime.
(*)Mais c’est le musicien américain Charles Hunter qui apparaît être l’auteur d’une œuvre très proche :
En 1899, il compose un ragtime intitulé « Tickled to death » mot à mot « Chatouillé à mort » ou
encore « Mort de rire ». Ce fut la première œuvre de Charles HUNTER, né dans la ville de
Columbia (Tenessee) le 16 mai 1876. Aveugle de naissance, il grandit dans une région où
s’épanouissaient des talents musicaux. Il reçut à l’école « Jess French Piano Company » une
formation donnée habituellement aux aveugles, celle d’accordeur de pianos.
Bien qu’il n’eût pas reçu de formation musicale, Charles passe son temps libre à la création au piano.
Il apprend le style ragtime, né en Amérique dans les années 1890. Sa première composition obtient
un très grand succès, au - delà de l’Etat du Tennessee. Elle est suivie de huit autres œuvres.
Charles Hunter meurt en 1906, à 30 ans.
A l’adresse internet, on peut découvrir à la lecture de la partition
de Charles Hunter que l’air SEPAN MEG est très proche de la composition de Charles Hunter ;
il est d’ailleurs traditionnellement interprété avec le rythme d’un ragtime. On peut écouter sur : Tickled
to death
((*)Robert CHARLERY-ADELE)
(*)!!Source : !Article!Charles!Hunter de!Wikipédia!en!français!
En définitive, il faut dire merci à Stellio de nous avoir transmis cet air si populaire. Stellio ignorait tout du solfège et de l'harmonie, il ne connaissait même pas la tablature de son instrument ; sa force était de savoir interpréter la biguine et la mazurka par la puissance de ses lèvres sur des anches dures.
Toute fois, nous nous devons de reconnaître le gros travail effectué par lui au cours des années de 1929 à 1939, ses nombreux plagiats permirent tout de même la propagation de notre répertoire de musique traditionnelle tant en Europe qu'en Afrique et bien entendu dans la Caraïbe.
J'en profite pour faire un clin d'œil au musicologue bien connu Jean-Pierre Meunier pour tout le travail de recherche qu'il a effectué tant à Paris qu'aux Antilles Guyane afin de nous restituer l'intégralité des enregistrements des disques " 78 tours " de 1929 aux " Années Cinquante ". Cette collection a été enregistrée en CD par Fremeaux et Associés S.A.
Jean-Pierre est aussi co-auteur du livre " La Biguine de l'Oncle Bens " relatant la vie du grand ami de Stellio, Ernest Léardée.
(Aude BAGOE)
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STELLIO et son orchestre Antillais
- SÊPENT MAIGRE - Biguine créole Exécutée par l'orchestre antillais. Direction Stellio (sept. ou oct. 1929)
- AH! GÂDÉ CHABINE-LÀ - Biguine Exécutée par l'orchestre antillais. Direction : Stellio. Vocal : Léardée et Rosillette (sept. ou oct.1929)
- MÉMÉE LA CRÉOLE - Biguine créole Exécutée par l'orchestre du Bal Antillais. Direction : Stellio. Vocal : Léona Gabriel (déc.1929 ou jan.1930)
- PARIS-BIGUINE - Biguine Orchestre Tagada-Biguine. Direction : Stellio. Vocal : Mademoiselle Estrella (Léona Gabriel) (c.1931)
- ALBERTE ET ANDRÉ - Valse Orchestre Stellio de l'exposition Coloniale de Paris, (c.1931)
- STA-VISKA - Biguine martiniquaise Stellio et son orchestre créole. Vocal : Orphélien (c.1934)
- MUSSIEU DOLLAR - Biguine martiniquaise Exécutée par l'orchestre antillais. Direction : Stellio. Vocal: Léardée et Rosillette (sep. ou oct.1929)
- CALALOU - Biguine Stellio et son orchestre créole. Vocal : Léona Gabriel (c.1934)
- LA NUIT - Mazouk - Danse créole Orchestre Stellio de l'exposition Coloniale de Paris, (c.1931)
- EN L'AI MONE LA - Biguine Orchestre de l'Élan. Direction : Stellio (c.1934)
- FINOTTE - Biguine Orchestre Tagada-Biguine. Direction : Stellio (c.1931)
- OUÉ, OUÉ, OUÉ, OUÉ (MANMAN... LA GRÈVE BARRÉ MOIN) Orchestre de l'exposition Coloniale de Paris, 1931. Direction : Stellio Vocal : Léona Gabriel (c.1931)
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- YAYA, MOIN NI L'AGENT - Mazouk Orchestre antillais. Direction: Stellio (sep. ou oct.1929)
- DOUCE ESPÉRANCE - Valse antillaise Stellio et son orchestre créole. (c.1937)
- NANA OU GROS ZOZO - Biguine créole Orchestre du Bal Antillais. Direction : Stellio. Vocal: Orphélien (déc.29 ou jan.1930)
- PLEUREZ, PLEUREZ CHABIN - Biguine Exécutée par Stellio et son orchestre créole (c.1939)
- TI-CITRON - Mazurka créole Stellio et son orchestre créole (sept. ou oct.1929)
- MUSSIEU SATAN FACHÉ - Biguine martiniquaise Orchestre antillais. Direction : Stellio. Vocal : Léardée et Rosillette (c.1934)
- À L'OMBRE DES PALMIERS - Valse pasillo Stellio et son orchestre créole (c.1937)
- MOIN BELLE! MOIN JEUNE! - Biguine Stellio et son orchestre créole Vocal : Léona Gabriel (c.1934)
- CONVERSATION - Mazouk Stellio et son orchestre créole (c.1935)
- V'LOPPEZ MOIN DOUDOU - Biguine Stellio et son orchestre créole (c.1937)
- CHANSON CANNES - Biguine Stellio et son orchestre créole (c.1935)
- EN SENS UNIQUE, S.V.P. - Biguine L'orchestre antillais. Direction : Stellio (sept. ou oct.1929)
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