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Michel BERTE
(Batterie - Clarinette)

Né à la Martinique, fils d'une famille de blancs créoles. Encore enfant, il se retrouve en Guadeloupe ou il passe le reste de son enfance, et toute son adolescence. A l'école, il se fait de nombreux copains. Avec eux il partage même les joies de "l'école de la rue". Il fait partie d'un petit orchestre d'un des quartiers de Pointe A Pitre. Son instrument de prédilection est le pipeau ou la flûte. C'est lui qui mène la danse, les autres donnant la voix, tapant sur des bambous ou sur des boites de conserve. L'orchestre se constitue entre autres des quatre frères Duteil, Antoine le frère cadet est son camarade de classe.
Lorsque les orchestres d'adultes animent un bal ou sont en répétition, Antoine, Michel et les autres vont les écouter afin de restituer ensuite ce qu'ils ont entendu. Michel Berté se perfectionne à tel point qu'un jour, un homme âgé habitant le quartier s'approche de lui en lui disant : " tiens ça et débrouille toi avec… ". C'était une clarinette ! la maîtrise de l'instrument est immédiate ! Un grand clarinettiste est né ! Des lors, il peut " faire le bœuf " dans les orchestres qu'il écoutait jadis. " Tu devrais aller en France " s'entendait il dire. L'idée se met à germer dans sa tête ; mais il n'a pas d'argent. Un jour, il décide d'embarquer clandestinement sur un des paquebots faisant la ligne Fort de France - Pointe A Pitre - Nantes. Une fois à bord, tous les copains sont inquiets. Cela cause un gros chagrin à son ami Antoine Duteil. Qui craint que Michel ne soit découvert par les marins, et remis aux autorités. Cela se soldait toujours par la mise en prison du clandestin avec retour au pays. Michel est surpris effectivement. Le commandant lui propose de travailler durant la traversé ; ce qu'il accepte volontiers.
Michel BERTE Arrivés à Nantes, les marins qui l'avaient apprécié organisent sa sortie du port en groupe après vingt quatre heures de présence à bord, tout se passe au mieux ; et toujours avec la complicité de ceux ci, Michel arrive à survivre quelques jours dans cette ville avant de pouvoir rejoindre Paris.
Nous sommes au début des "années trente", la musique traditionnelle antillaise est au plus haut niveau. Michel Berté prend contact avec les pionniers de celle-ci. Il est engagé dans l'orchestre du chanteur Guadeloupéen Sosso Pé-en-Kin. Ce musicien d'une grande imagination mêlée a une technicité de haut niveau est solicité par le chef d'orchestre pianiste Louis Jean-Alphonse dit Alphonso qui officie au "Bal Blomet" sous l'appellation de "l'Exotique Jazz". Il y restera de nombreuses années… Arrive le temps des retrouvailles
Antoine Duteil alors musicien professionnel rencontre son ami d'enfance Michel Berté. Antoine pratiquait la batterie à l'époque de leur séparation. Actuellement, il est saxophoniste et chef d'orchestre. Il engage donc le clarinettiste dans la boite qu'il anime place blanche du nom de "l'Arizona" puis c'est au "Petit Balcon" rue de Lappe que continue cette collaboration. Quelque temps après ; c'est dans l'orchestre de Gustave Légitimus que l'on retrouve Michel Berté. Ce musicien doué d'un style musical apprécié de tous, participe à de nombreux enregistrements.
Après avoir enregistré cette valse merveilleuse intitulée : "Sur les Flots des Antilles", il décide de s'offrir quelques jours de vacances à la Martinique où il se noie tragiquement.
A "l'Arizona" et au "Petit Balcon" le quartet était le suivant :
Antoine Duteil chef d'orchestre et saxo Michel Berté à la clarinette Pierrot Jean-Louis (frère de Moune De Rivel) au piano, et Serge Duteil à la batterie.
(Aude BAGOE)