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Louis JEAN-ALPHONSE
Alias Aljean et Alphonso
(1905 - 1981)

Né à la Martinique en 1905, fils d'un bijoutier Basque venu à Fort de France et ayant épousé une Martiniquaise, Louis Jean-Alphonse suit une scolarité qui le conduit jusqu'au baccalauréat.

En 1921, il quitte la Martinique pour étudier le droit à Paris. Il a pour passion le piano. Il est bien sûr autodidacte et cherche à progresser, sans pour cela s'adresser à une école ou un professeur. Il fait le tour des lieux animés par les Antillais, tel le Bal nègre de la rue Blomet. Là, il observe beaucoup le chef d'orchestre, Jean Rézard-Desvouves, qui est pianiste, et qui permet à Jean-Alphonse de s'exprimer en lui accordant un petit quart d'heure à accompagner les musiciens suivants (rescapés de la guerre 1914-1918) :
  • Bobert Claise à la clarinette
  • Robert Charlery au Banjo
  • Bernard Zélier à la batterie
  • Jean Rézard-Desvouves au piano
Louis Jean-Alphonse est plutôt un pianiste trés moyen, pour ne pas dire médiocre. A cette époque, seuls les musiciens Cubains et Haïtiens tiennent le haut du pavé a Paris. Ils sont issus de leur conservatoire respectif. Il jouent sur partition. Les musiciens Martiniquais, Guyanais et Guadeloupéens se heurtent à ce phénomène, qui leur est complètement étranger. seuls quatre ou cinq d'entre eux connaissent le solfége et l'harmonie. Louis Jean-Alphonse est chahutéil n'a pas sa place auprès des communautés Cubaine et Haïtienne.
Les pianistes antillais du moment sont des femmes. L'une est Guadeloupéenne en la personne de Fernande de Virel (mère de Moune des Rivel), l'autre Martiniquaise répond au nom de Maïotte Almaby. Toutes deux sont issues du conservatoire de Paris.
Louis Jean-Alphonse végétera durant une dizaine d'années, vivant de petits jobs.
L'année 1929 salue l'arrivée de Stellio, Léardée, Collat, Saint-Hilaire et Orphelien. Le petit pianiste les côtoie et leur propose ses services et sa disponibilité. Il suggère de mettre à leur disposition ses années de présence et d'expérience dans le grand Paris. Il est hors de question de faire le boeuf dans l'orchestre, Victor Collat est un grand pianiste et violoncelliste, il jouent sur partition ce qui n'est pas le cas de Stellio et des autres. Stellio ne tolère pas le boeuf. Il est question de l'ouverture prochaine de l'exposition international fixée pour mai 1931.
L'orchestre de Stellio est retenu pour l'animer aux lieu et place du jeune orchestre des frères Martial, contacté un an à l'avance pour cette prestation. Evincés par Stellio, ils n'arriverons à Paris qu'à la fermeture de l'exposition en novembre.
Louis Jean-Alphonse forme enfin un orchestre. IL loue la compétence du grand saxophoniste et clarinettiste Maurice Noiran. Celui-ci vient de quitter l'orchestre des frères Martial. Erneste Léardée quitte le bal de la rue Blomet à la grande joie de Louis Jean-Alphonse, qui a pour pseudonyme "Aljean". Il revendique nombre de grands classiques du répertoire de Saint-Pierre et sutout la mazurka intitulée Rat'la, transcrite dans les années 20 par Léon Apanon.
Aljean se construit une réputation de clarinettiste. Il commence à enregistrer et pousse la plaisanterie jusqu'à se faire photographier sur les pochettes de disques, une clarinette à la main.
C'est pourtant grâce au concours de Maurice Noiran que ces enregistrements ont du succès. Jamais il ne mentionne le nom de ses clarinettistes. L'orchestre du "Bal Blomet" sous la direction de Jean-Alphonse se compose de Maurice Noiran, clarinettiste et arrangeur, d'Anany à la batterie et de Sosso Pé-En-Kin au chant. Entre 1939 et 1940 le pseudonyme de Jean-Alphonse devient Alphonso.
C'est au tour de Michel Berté de remplacer Maurice Noiran, Loulou Mogére.
Lors d'un rassemblement des musiciens sur la place Pigalle, Alphonso décroche plusieurs contrats, qu'il sous-traite ensuite. Plus homme d'affaires que musicien, il gagne un peu mieux sa vie.
Toujours comme pseudo-clarinettiste, il décroche un jour un contrat qu'il ne peut honorer. Ne bénéficiant plus du concours de Maurice Noiran, de Michel Berté ni de Loulou Mogère, il s'adresse à Stellio, qui, comme joueur invététré, a un grand besoin d'argent. Il accepte la prestation et s'écroule devant son public le 16 Avril 1939, aprés une longue agonie, il meur en Juillet de la même année. Tout comme Stellio, Alphonso a plagié nombre de compositions.
Je vous joint le listing de deux de ses disques, vous jugerez vous-même de son audace.
Disque n°1
Face A
Bête à feu (Alphonso)
biguine
Papa chacha (Alphonso)
cha-cha-cha
Brise tropicale (Alphonso)
valse créole
Sonnez (Aljean)
biguine
Roulez (Alphonso)
biguine
Antilles (Aljean)
mazurka
Han-Hi-Han (Aljean)
biguine
Face B
Et voilà (Alphonso)
samba-guaracha
Macaque-la (Alphonso)
biguine
Tropic-Calypso (Alphonso)
calypso
Chantons Noël (Alphonso)
Biguine
Rachel (Aljean)
biguine
Ernestine (Alphonso)
mazurka
Meler (Aljean)
biguine
Disque n°2
Face A
Coco-Zabricot (Alphonso)
biguine
Deux Chabines (Alphonso
biguine
Ti Bap (Alphonso)
calypso
Rêverie antillaise (Aljean)
valse créole
Biguine pour toi (Alphonso)
biguine
Rat'-la (Alphonso)
mazurka créole
Rentrez (Aljean)
biguine
Face B
Canne-à-sucre (Alphonso)
biguine
Rhum (Aljean)
biguine
Amantine (Aljean)
biguine
Ti piment (Aljean)
biguine
Serpent maigre (Alphonso)
biguine
Parfum des iles (Alphonso)
mazurka
Alors (Alphonso)
biguine
(Aude BAGOE)