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Leon-Lazare APANON

Fils d'une modeste famille PIERROTINE du quartier "Sainte Philomène", il est né le 11 avril 1879, sa maman Virginie, Et son papa Lazare APANON (d'où son surnom de "Ti Laza") se débrouillent tant bien que mal pour la bonne éducation de "Ti Laza".
Dès sa plus jeune enfance, Léon affiche des dispositions pour la musique. Comme tout enfant de son âge, heureux de s'exprimer dans le contexte de la vie de SAINT-PIERRE; il chante ou siffle les airs d'Opéra et autres déversés par les grands musiciens européens de passage dans la capitale culturelle de la MARTINIQUE, des troupes de théâtre, des officiers de bord avec leurs orchestres, les frères de Ploernel, et les professeurs de musique, des troubadours en séjour, et bien entendu les musiciens Pierrotins qui ont reçu ou pas une culture musicale.
Et puis, il y a le carnaval qui fait figure de proue. Par lui, la vie de SAINT-PIERRE est étalée, dénoncée, Les intrigues amoureuses, la vie politique, les événements du quotidien, la satire humoristique, moqueuse, quelquefois méchante, des noms fusent de partout. L'on parle de: Marie Clémence, Yaya, Charlotte, Regina Coco, l'Echelle Poule, Vié viande et les autres.
De nombreux musiciens font danser la population PIERROTINE. Trois groupes constitués tiennent le haut du pavé. Ce sont: Libon et Léon Nauda, Firmélé et Ceran, Cérique et Teramene, avec en plus la fanfare de la municipalité. A cette époque, les clarinettistes et les trombonistes sont légion.
Les clarinettistes :
  • les Frères Ceran
  • Céryque
  • Massi
  • Isambert (Sepen Maig')
  • Alphonse Pouloute
  • Ti Laza
  • Leon Nauda
  • Firmélé
Les trombonistes :
  • Massena
  • Ludger Libon
  • Antoine Libon
  • Boniface
  • Homere Monda
  • Octave
  • Fauteleau
  • Enteme (Débranché)
  • Pierre Edragas et son frère
  • Teramene
La veille de l'éruption de la Pelée, Léon APANON s'est absente de Saint-Pierre pour une prestation ailleurs. Du jour au lendemain, il se retrouve orphelin et démuni de tout. Seule, sa clarinette est là pour lui permettre de redémarrer.
Il s'installe donc à Fort de France et décide de remonter une échoppe de cordonnerie. Parallèlement, il mène ses activités de musicien et de cordonnier.
Il joue au Casino BAGOE, en compagnie des Frères Augustine alias "Les Frères Loulou", tous trois clarinettistes (ce sont l'aîné Loulou, Edgar et Charles), Monsieur Daniel DANJOU, professeur de musique au Lycée Schoelcher et chef de l'orchestre Philharmonique "La Sainte Cécile" invite Léon APANON à venir se perfectionner en musique en apprenant le solfège et l'harmonie.
C'est encore Léon APANON qui démarre le premier carnaval de la ville de Fort de France en 1906. Le deuil des sinistrés de Saint-Pierre ayant été porté durant quatre ans... Cette année-là, il anime le carnaval avec son petit orchestre. Ensemble, ils se produisent de commune en commune. En 1910, il inaugure le nouveau dancing "Les Folies Bergères", et continue toujours ses prestations au sein de l'aurore.

En 1914, il quitte la Martinique pour une tournée en Europe. Il jouera pour la reine d'Angleterre et pour le Fürer, puis en France.

De retour au pays, il circule un peu dans la Caraïbe avant de décider de ne plus quitter son pays.
Au tout début de 1921, il inaugure le "Select Tango" qui deviendra par la suite une sorte d'institution. Autour de lui, l'on retrouve Bellony marchand au trombone, Raymond Lauzette au cornet à piston, Moïse Chari à la clarinette et R. Charlery au Banjo.
L'année suivante, Stellio, rentré depuis deux ans de Guyane et animant le cinéma muet au Gaumont, apporte sa collaboration au "Select Tango". La rivalité des deux clarinettistes ne se fait pas attendre et c'est la rupture.

René Didier, pour qui Stellio avait travaillé en Guyane, puis au cinéma Gaumont, lui prête un hangar à quelques mètres du Select Tango, et il ouvre là un dancing "Le Quand Même"... Les choses marchent tant bien que mal pour Stellio, et au bout de quelque temps, il retourne au "Select Tango". Ces deux grands clarinettistes sont très différents. Léon APANON a une grande connaissance de la musique et Stellio ne joue que d'oreille. Toutefois leur collaboration continue jusqu'au départ de Stellio en 1929 pour la métropole en compagnie de Léardée - Creinas - Orphélien et Saint-Ange Saint-Hilaire, et Marius Collat. Léon APANON continue ses activités au "Select Tango" et ailleurs. Il crée une fanfare au Lamentin qui existe de nos jours.
A son domicile défilent de nombreux musiciens. On y voit souvent Leona Gabriel, Ernest Léardée, Maurice Longrais, Honoré et Hurard Coppet, Georges Sainte-Rose, etc. Il, leur communique ses expériences, compose aussi pour eux.
Vers la fin de sa vie, il reçoit de nombreuses décorations. Puis il meurt le 8 octobre 1962.

Il a laissé à sa famille une œuvre considérable dont certaines de ses compositions n'ont rien à envier aux grands maîtres tels MOZART - CHOPIN - VIVALDI ou autres; il n'est que d'écouter Ozanah, une valse dédiée à son épouse du même nom pour vous en convaincre.

En 1986 les 29 et 30 novembre, Bernard BOLOSIER lui dédie le 6eme festival de la clarinette sous la présidence d'honneur de Sam CASTENDET.

Fait partie du trio A.B.C.
APANON - BAGOE - CORIDUN
(Meilleurs instrumentistes, meilleur compositeur du 20e Siècle)
(Aude BAGOE)