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Claude MARTIAL
Alias JOFF
(Piano - Guitare - Banjo)

Né à Pointe à Pitre en 1913 d'une famille de musiciens ; encore adolescents, les frères MARTIAL forment un petit orchestre dont l'aîné Tom en est le chef d'orchestre et tient le piano, Bruno, le frère cadet est à la batterie et Claude tient le banjo et la guitare ; avec eux il y a des amis de la famille en la personne de Gérard COLLETAS et Gaston DAVID aux violons, Sylvio SIOBUD à la clarinette et au saxo.
Cet orchestre est le " Tommy' Jazz ", outre le Jazz il ne joue que de la variété française, ensemble ils animent des fêtes de quartiers, des mariages et des bals de jeunesse ; entre temps, arrive de la Martinique un jeune clarinettiste et saxophoniste de talent ; Tom l'engage dans l'orchestre ; il s'appelle Maurice NOIRAN, c'est lui qui impose un répertoire de musique traditionnelle au " Tommy' Jazz " ; des lors, cet orchestre connaît la renommée.
Claude MARTIAL En 1930, alors qu'il est en séjour en Guadeloupe, un commissaire de la future exposition coloniale est séduit par le " Tommy' Jazz " et leur promet de les faire venir en France l'année suivante pour y animer le pavillon de la Guadeloupe ; l'offre est plus qu'alléchante, et cet orchestre de jeunes travaille " d'arrache pied " de façon à satisfaire leur admirateur de commissaire.
Les mois paraissent de plus en plus longs à ces jeunes musiciens assoiffés d'éventuels succès à Paris, les choses se précisent concernant la date d'ouverture de cette fameuse exposition coloniale fixée au 06 mai 1931 ; à cette date, ils n'avaient toujours rien reçu de cette organisation ; le temps passe et les parents MARTIAL décèdent l'un après l'autre en peu de temps.
De concert, les frères décident donc de vendre leur héritage pour faire face aux frais de voyage pour se rendre en France ; le partage effectué ils proposent de payer le voyage a Maurice NOIRAN, Sylvio SIOBUD - COLLETAS et David paieront eux leurs voyages.
L'orchestre embarque début novembre sur un paquebot de la compagnie générale transatlantique pour arriver à Paris juste pour assister à la fermeture de cette exposition dont ils avaient tant rêvé ; leur déception est de taille ! L'exposition ferme ses portes le dimanche 15 novembre 1931 ; profondément déçus, ces jeunes musiciens ne se laissent pas aller au découragement, ils apprennent que c'est STELLIO qui par ses relations leur ravit leur place en décrochant le contrat.
Dans le courant du mois de décembre ils se retrouvent à la firme " parlophone " pour leur premier enregistrement " robe à queues " ; ils avaient aussi trouvé du travail dans une brasserie du boulevard de Montmartre et pour pouvoir enregistrer, ils avaient emporté leurs instruments et notamment la batterie aux " studio parlophone ", le patron de cette brasserie n'ayant pas été averti, fut persuadé que l'orchestre lui avait fait faut bon ; il se débrouille pour en trouver un autre.
A son retour de l'enregistrement Tom et ses juniors guadeloupéens sont une fois de plus déçus ! Un malheur n'arrive jamais seul ; le chef d'orchestre Tom meurt quelques jours après d'une pneumonie.
En 1932, Bruno et Claude montent un nouvel orchestre " le kaukira' Boys " ; celui-ci ne dure que très peu de temps, par la suite les frères MARTIAL jouent dans différents orchestres.
En février 1933, Bruno et Claude MARTIAL enregistrent une composition de leur frère décédé, c'est un duo de piano de jazz des deux frères en hommage à leur aîné ! " krakador bon ti capesterre la "
Claude a la réputation de jouer à la guitare dans le style de Django REINHARDT ; au piano il excelle ; en 1943, il joue dans l'orchestre de jazz de Freddy JUMBO avec Al LIRVAT - Sylvio SIOBUD - Robert MAVOUNZY et Henri GODISSARD, ensemble ils enregistrent chez Polydor, puis on les retrouve à " la cigale ".
En 1944, Claude MARTIAL fait partie des meilleurs musiciens de jazz tant antillais que Métropolitains, son jeu pianistique est comparé à celui de Willie SMITH ou de Earl HINES ; il est sollicité par beaucoup d'orchestre, il est omniprésent dans les studios d'enregistrement, il effectue une bien brillante carrière de musicien tant comme guitariste que pianiste, il décède sept ans après son frère Bruno en 1991.
(Aude BAGOE)