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ROBERT CHARLERY
(Alias tonton RORO)
BANJO - GUITARE - COMPOSITEUR - EDITEUR

Né à Fort de France à la fin du siècle dernier, d'un père musicien, PHILIPPE ROBERT s'initie avec son frère PHILOGONS au banjo et à la mandoline. En outre de leur scolarité, il se passionnent de plus en plus pour la musique. La variété Française meuble leur répertoire ainsi que la musique traditionnelle Antillo-Guyanaise. Valses créoles - Mazurkas créoles - Biguine et Complaintes sont leur lot. En 1914, les hostilités entre la France et l'Allemagne commencent. ROBERT CHARLERY fait partie du contingent Martiniquais recruté pour aller défendre la France. La guerre fait rage et les batailles font nombres de victimes. A la fin de celle-ci (1918), les quelques compatriotes survivants se retrouvent assez souvent.
Parmi eux quelques musiciens dont ROBERT CHARLERY. La France meurtrie cherche à refaire surface. Ses habitants ont envie d'oublier, et des lieux de distraction apparaissent. Un auvergnat du nom de JOUVE tient un restaurant bar rue BLOMET dans le quinzième arrondissement de Paris. L'arrière salle de ce commerce est immense. Monsieur JOUVE accepte de la mettre à la disposition d'un homme d'affaires et pianiste JEAN REZART - DESVOUVES.
Celui-ci décide de faire de cette salle un lieu de rencontre pour les Antillais Guyanais et Africains de France. Afin de conclure l'affaire Monsieur JOUVE stipule qu'il se contente de vendre la boisson alors que l'organisateur devra percevoir un droit d'entrée.
L'orchestre se compose de quatre Antillais : JEAN REZART-DESVOUVES y est pianiste et chef d'orchestre, ROBERT CHARLERY tiendra le banjo, BERNARD ZELIER soutiendra le rythme à la batterie et ROBERT CLAISSE la clarinette.
Ainsi naissait le premier bal nègre de Paris " LE BAL BLOMET " et le premier orchestre Antillais de France.
A l'ouverture le tout Paris noir y est présent et la clientèle blanche ne se fait pas prier.
Les Parisiens friands de choses nouvelles viennent découvrir l'ambiance crée par le monde noir.
Le succès est immédiat et le " BLOMET " deviendra une institution.
Au bout de quelque années, satisfait de ses gains copieux, JEAN REZART-DESVOUVES pense a monter autre chose. Il signifie son départ à Monsieur JOUVE.
L'homme d'affaire trouve ce qui lui convient pour sa nouvelle création du 33 de la rue BLOMET, le pianiste se retrouvera dans le quartier de Montparnasse au N° 33 de la rue VAVIN. Et, pour mener à bien la préparation de la nouvelle boite, JEAN REZART-DESVOUVES se libère momentanément de ses activités de chef d'orchestre (les travaux étant prévus pour plusieurs mois).
LEARDEE ayant rompu avec son ami et associé STELLIO est mis au courant par le prestigieux danseur FELIX ARDINET (alias BAMBAM) de ce que Monsieur JOUVE est à la recherche d'un nouveau chef d'orchestre pour animer " Le Bal Nègre ". Un rendez vous est fixé et LEARDEE obtient satisfaction. Si ce contrat permet au violoniste de se refaire, il ne constitue qu'une transition, d'une part, les musiciens devront rejoindre leur patron à l'ouverture de la nouvelle boite, d'autre part, le clarinettiste ROBERT CLAISSE ayant signé un contrat en Afrique est donc en instance de départ.
Tous les soirs, à la fermeture du Bal BLOMET, ROBERT CHARLERY rejoignait " Le Canari " la boite ou officiait l'orchestre de STELLIO. Il était en compagnie de MAURICE BANGUIO. Ainsi, a l'ouverture de la " Boule Blanche ", les Musiciens du " Bal BLOMET " rejoignirent leur patron et chef d'orchestre JEAN REZART-DESVOUVES.
LEARDEE ayant débauché VICTOR COLLAT et ORPHELIEN de chez STELLIO a monté un orchestre du nom mal intentionné de " Créol's Band " afin de mieux concurrencer le " Stellio Band " .
" Le Creol's Band " est complété du banjoïste GILBERT BATUEL. D'ailleurs, c'est a cette occasion que le violoniste LEARDEE s'essaie à la clarinette.
Au bout de deux ans de présence au " Bal Nègre " LEARDEE pense à s'en aller, attendu la mauvaise réputation du bal de la rue BLOMET. Il trouve donc un nouvel emplacement qu'il transforme en cabaret baptisé " L'élan Noir " c'est en association avec ROBERT CHARLERY que l'affaire prend forme. Ce dernier ayant été clerc de notaire, fut chargé de toute la partie administrative du cabaret. C'est lui qui était en relation avec les fournisseurs et assurait la rédaction des contrats avec les artistes. Cela ne l'empêchait pas de faire partie de l'orchestre.
En 1931, ROBERT CHARLERY dirigea en étroite collaboration avec le batteur MAURICE BANGUIO l'orchestre de la " Boule Blanche " avec le clarinettiste EUGENE DELOUCHE - le contrebassiste ROBERT ROCH - la pianiste FINOTTE ATTULY et la grande chanteuse LEONA GABRIEL. Une période de la vie de ce grand musicien fut réservée à sa passion de peintre sur objet en porcelaine.
Banjoïste de talent - guitariste émérite, ROBERT CHARLERY fut un excellent compositeur. Directeur de sa propre maison d'éditions, sise au N°6 de la rue d'Édimbourg à Paris, il réalisa bon nombre d'arrangements pour enregistrements, citons entre autres ceux de " Maladie d'Amour " - " Cé Biguine " (chez colombia) et de nombreux autres.
Ses œuvres les plus connues (paroles et musique) enregistrées chez " odéon ", les biguines suivantes :
RIHO - CE DEUX FI A - CE RESQUILLEUR LA - etc.
Comme mazurka créole, CHERIE connut un immense succès à la " Boule Blanche ".
Quant à la valse créole SERENADE A CLAUDETTE dédié à sa fille, elle fait partie des grands classiques de la musique traditionnelles de chez nous.
Savourant une retraite bien méritée, TONTON RORO décède à Paris le

LES MEILLEURS BANJOISTES ANTILLAIS DE PARIS DE LA BELLE EPOQUE :

( 1920 - 1950 )

PAULO MALAHEL ( l'incomparable)
FELIX VALVERT
ROBERT CHARLERY
CLAUDE MARTIAL
GILBERT BATUEL
VICTOR MARIE-JOSEPH
HENRI BOYE
(Aude BAGOE)