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Henry RENAULT
Alias " Ti Poisson "
C'est en 1942 que Henry RENAULT débarque à la Martinique pour y effectuer son service militaire. Né à la Guadeloupe, fils d'une famille aisée, il étudie la musique dès sa plus tendre enfance. Son instrument de prédilection est la trompette. A l'age de seize ans, il joue du bugle dans l'orchestre philharmonique de Pointe-à-pitre. L'éclatement de la guerre 1939-1945 occasionne son incorporation. Envoyé à Fort-de-France, il fait partie d'un contingent dans lequel se trouve Edouard PAJANIANDY alias MARIEPIN et DOMIQUIN. Très rapidement, ceux-ci prennent contact avec les musiciens martiniquais. Ensemble ils font " le bœuf " dans les rares dancing encore ouverts malgré la guerre. Cette fameuse guerre n'a aucune influence sur ces militaires certains qu'ils ne seront pas envoyés au front.
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Une fois démobilisés, ils demeurent à la Martinique jusqu'à la fin des hostilités. Afin de s'assurer le gîte et le couvert ils forment un orchestre avec quelques copains martiniquais. Madame et monsieur Fernand BOCLE, propriétaires de deux dancing " La Sérénade " et " Madiana Plage " leur proposent d'animer " La Sérénade " c'est la que " Ti Poisson " découvre le grand amour. Jude et Camille MARLET sont aussi musiciens et font partie de la clientèle de " Sérénade ". Avec eux leurs sœurs Cécile, Margot et Alice, d'adorables mulâtresses, qui savent s'amuser. Elles sont courtisées par des hommes en quête d'aventures. Les musiciens aussi veillent aux grains. La trompette de " Ti Poisson " émet des sons langoureux il parvient à séduire l'aînée des sœurs Cécile. Cette idylle les conduit tout droit au mariage. La guerre terminée, le couple quitte la Martinique pour se rendre à Paris.
Excellent trompettiste, " Ti Poisson " n'a aucune difficulté à trouver du travail. |
Place Pigalle, " Au rendez-vous " des musiciens, Henry RENAULT retrouve d'anciennes connaissances de la Guadeloupe. Parmi ceux-la Albert LIRVAT - Yoyo SIOBUD - Robert MAVOUNZY - Abel BEAUREGARD - Félix VALVERT et beaucoup d'autres. Dès lors, le trompettiste se mêle au tourbillon des galas, concerts, bals et tournées en province et à l'étranger. Il fait partie des rares musiciens antillais possédant une réelle culture musicale. A cette époque, seuls les musiciens cubains et Haïtiens sont " lecteurs ". Ce sont eux qui ont poussé les Antillais à avoir une connaissance approfondie de la musique en générale, mais de
la " traditionnelle " en particulier. Deux catégories existaient chez nos musiciens : il y avait " les lecteurs " et " les billes " ou " les perroquets ".
Ces derniers pourtant considérés comme de grands musiciens en Guadeloupe et à la Martinique étaient rejetés en France. D'aucuns se sont astreints à étudier la musique, d'autres ont abandonné et sont allés travailler à l'usine.
Henry RENAULT à continuer à travailler jusqu'à l'ouverture massive des discothèques.
Très affecté par la mort de son épouse Cécile " Ti Poisson " décide d'aller rejoindre celle-ci en se laissant mourir lui aussi.
(Aude BAGOE)
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