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Emilio CLOTILDE
SAXOPHONISTE - VIOLONISTE - CHEF D'ORCHESTRE

Né en Guyane au début du siècle, EMILIO à reçu une importante éducation musicale. Initié d'abord à l'étude du violon, il se met à pratiquer le saxophone. Arrivé en France au début des années 30, il ne tarde pas à prendre contact avec les musiciens Cubains - Haïtiens - Antillais et Guyanais. Il rencontre avec joie quelques compatriotes dont les noms lui sont familiers, tels les frères SALVADOR et leur cousin ROLAND PATERNE eux aussi musiciens. Ceux-ci sont des " Titi Parisiens " déjà introduits dans le milieu musical.
La culture musicale d'EMILIO facilite ses possibilités de pouvoir faire " le bœuf " avec les nombreux professionnels. Il se rend sur la place Pigalle aux rendez-vous des musiciens, ou Métropolitains - Antillais - Guyanais - Cubains et HaÏtiens se côtoient.
EMILIO ne tarde pas à se faire une place tant chez les blancs que chez les autres. Toujours à ces fameux rendez-vous " Place Pigalle ". Il y rencontre d'autres compatriotes et pas des moindres. PAUL CORDONNIE et HENRI GODISSART.
Le premier issu du conservatoire est pianiste et contrebassiste. HENRI GODISSART est un excellent contrebassiste.
L'arrivée de la guerre en 1939 perturbe la vie des musiciens. D'aucuns sont recrutés et envoyés au front. D'autres se cachent et essaient de travailler tant que faire se peut. La chose s'avère difficile et risqué.
En 1940, la mort de VICTOR COLLAT, pianiste et violoncelliste de l'orchestre de STELLIO est annoncée. Ensuite, c'est le chanteur Guadeloupéen SOSSO PE-EN-KIN qui est grièvement blessé. Il décède des suites de ses blessures après avoir été amputé des deux jambes.
L'année suivante, voyant que rien n'est possible en ce qui concerne le travail dans Paris, FELIX VALVERT a une idée de génie. Il décide de quitter la capitale afin de s'en aller en zone libre. EMILIO CLOTILDE le suit ainsi que d'autres musiciens dont :
ROBERT MAVOUNZY - EUGENE DELOUCHE - ALBERTO BORGIANO contrebassiste Cubain - FRED ALEXIS comme batteur - CLAUDE MARTIAL au piano et ALBERT LIRVAT à la guitare et au trombone
Lorsque l'armée Américaine vient prêter main forte à la France, l'armée Allemande déclenche la chasse aux musiciens Cubains et Américains. Ceux-ci sont envoyés dans les camps. Parmi eux le Guyanais PAUL CORDONNIE.
Après la guerre, les choses reprennent en France et la grande capitale se remet de ses souffrances. Les Parisiens veulent oublier leurs meurtrissures. Les boites de nuit font leur réouverture. De nouveaux lieux apparaissent et Paris s'éveille. Les musiciens reprennent leurs activités.
L'ouverture du fameux cabaret " La Canne a Sucre " donne naissance à plusieurs autres " Boites à Nègres). Les musiciens de toutes nationalités travaillent sans relâche. Le haut lieu du Jazz à Paris, la brasserie " La Cigale " regorge de monde et de musiciens. Quelques Mairies d'arrondissements mettent leur hall à la disposition des Antillais.
EMILIO CLOTILDE ne manquait pas de travail. Il dirigeait son orchestre avec maestria. Il lui arrivait même de remplacer au pied levé, le célèbre orchestre de " L'Alcazar ". Durant de longues années il assura l'animation du grand bal de la Marne " Chez Max " à Joinville le Pont. Sont style Afro-cubain donnait l'impression qu'il en était un.
En 1968, lors du dernier voyage du paquebot " Antilles ", EMILIO CLOTILDE fait partie de l'orchestre chargé d'animer la grande croisière en compagnie du chef d'orchestre PIERRE CHONCHON - du compositeur et contrebassiste Cubain RAFAEL LOPEZ - et du pianiste et chef d'orchestre ROLAND MALMIN.
Tel fut le merveilleux parcours de ce grand musicien Guyanais EMILIO CLOTILDE.
(Aude BAGOE)